« Il ne cessait de revenir. Il a amené sa mère… Je ne savais toujours pas qui il était mais j’ai rencontré sa mère et ensuite il m’a demandé s’il pouvait m’aider à ramasser les choses et les rapporter à Jeunesse au Soleil, » se souvient Naraine.
Ce qu’elle ne savait pas c’est que François était sans le sou. Pire encore, il souffrait de dépression à cause du deuil apporté par le récent décès de sa sœur Emmanuelle Turgeon, une auteure publiée et poète, en raison d’une dépendance aux drogues. En plus de cela, il avait perdu sa propre compagnie à cause d’une prise de contrôle hostile le jour même du décès de sa sœur.
François se souvient de l’importance de ce jour pour lui alors qu’il tentait de se remettre de ces deuils insoutenables.
« Quand vous passez à travers le deuil et soudainement vous voyez un peu de lumière, vous voyez un peu de sourires. Vous voyez tous ces enfants avoir du plaisir à jouer au football. Ça vous sort du cercle vicieux dans votre tête et de toute la misère par laquelle vous passez. C’est ainsi que je l’ai rencontrée. Cette journée était vraiment spéciale pour moi. »
– François Turgeon
Kim était une bénévole de longue date de Jeunesse au Soleil et a amené François avec elle afin de préparer des paniers de nourriture pour les gens les plus nécessiteux de la ville. Il s’est souvenu de comment faire du bénévolat l’a aidé à réaliser que d’autres passaient par des moments tout aussi difficiles et qu’en les aidant il pouvait s’aider lui-même.
« Nous avons commencé à faire de plus en plus de bénévolat, » se souvient François Turgeon. « En toute honnêteté, j’y allais quand je n’avais pas d’argent. Je n’avais pas de nourriture, pas d’argent et le stress que vous avez quand le traumatisme frappe. C’est comme si Jeunesse au Soleil était en mesure de ramener mon attention vers le fait d’aider les autres… Ça a fait une énorme différence pour moi dans mon monde. »
En plus de lui donner une raison d’être, Jeunesse au Soleil a jeté les bases de ce dont il avait besoin pour passer à travers cette période difficile, incluant de la nourriture et des vêtements. Il porte encore la paire de jeans que Jeunesse au Soleil lui a donné la première journée où il a aidé l’organisme à son entrepôt.
« C’est une belle histoire parce qu’à la fin, on change. Vous savez, Jeunesse au Soleil est aussi synonyme de changement. C’est aussi à propos d’accepter quelques choses mais aussi d’avoir le pouvoir de tendre la main afin d’obtenir de l’aide. »
– François Turgeon
Aujourd’hui, François Turgeon et Kim Naraine sont en couple et il travaille à Jeunesse au Soleil en tant que producteur multimédia. Il est éternellement reconnaissant de la gentillesse que le personnel de Jeunesse au Soleil lui a démontré pendant qu’il était dans le besoin.
« Jeunesse au Soleil fait partie de la bienveillance des Montréalais, » dit François. « Je pense que Jeunesse au Soleil existe parce que les Montréalais sont bienveillants et au courant de la misère qui existe. Ils savent qu’il y a des gens dans le besoin et cela doit se poursuivre. »
Kim a partagé un message similaire afin d’encourager les Montréalais à donner autant qu’ils le peuvent à Jeunesse au Soleil et même s’ils ne le peuvent monétairement, ils devraient plutôt envisager de donner de leur temps.
« Je pense que faire du bénévolat est toujours une excellente idée,» dit Kim. « Je n’ai pas toujours été en mesure de donner et il y a des moments dans ma vie où je n’avais pas d’argent mais j’ai toujours été capable de donner de mon temps. »
Le bénévolat est encore plus important pour elle après l’expérience que les Montréalais ont eu durant la pandémie.
« Je pense que nous sommes passés à travers cette période où les gens ont été si déconnectés et je pense que de faire du bénévolat auprès d’un organisme comme Jeunesse au Soleil est une excellente façon de se sentir impliqué et pour nous en tant que société de se rassembler. »
Aujourd’hui, Jeunesse au Soleil est mieux connue pour les paniers de Noël que l’organisme distribue durant la période des Fêtes mais on y fournit aussi de l’aide alimentaire en cours d’année. Moins bien connus sont ses autres programmes d’aide tels que celui qui aide les gens dans le besoin à payer leur facture de chauffage ou leurs médicaments de même que pour ses services d’urgence qui fournissent de l’aide aux victimes d’incendie, d’inondation ou d’autres désastres, quelques fois venant en aide aux gens bien au delà des frontières de Montréal.
Le jour où François a rencontré Kim, elle aidait à amasser des fonds pour les équipes de football de Jeunesse au Soleil. Les programmes de sports et loisirs ont été au coeur de la mission de Jeunesse au Soleil pour des générations. Quand Sid Stevens et le défunt Earl De La Perralle ont fondé l’organisme il y a 67 ans, c’était pour fournir à la jeunesse montréalaise l’accès à des activités sportives tout en redonnant à la communauté.
« Jeunesse au Soleil représente tant de choses, » dit Kim Naraine. « C’est une équipe de football, ce sont des paniers de nourriture et c’est tout simplement des gens qui se rassemblent et qui sont confortables les uns avec les autres et qui sont soutenus. Je pense que c’est une merveilleuse organisation et je suis heureuse d’y être attachée. »
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