Le 31 mars 1958, la population canadienne est appelée aux urnes. Trois jours avant l’élection paraît un numéro du Clark Street Sun. Dans un éditorial qui se veut apolitique mais non moins engagé (deux qualificatifs qui décrivent bien Jeunesse au Soleil au cours de ses 65 ans d’existence), le journal adresse quelques conseils aux électeurs et aux politiciens, rappelant aux premiers l’importance de se prévaloir de leur droits démocratiques, et aux seconds, la nécessité de ne pas laisser le pouvoir leur monter à la tête et leur faire perdre de vue leur engagement envers la population.
Le soir de l’élection, John Diefenbaker, 13e premier ministre du Canada depuis la Confédération de 1867, est réélu. Son parti progressiste-conservateur obtient alors 208 sièges au Parlement, soit la plus forte majorité, en pourcentage de sièges, de l’histoire politique fédérale canadienne. Parmi ses réalisations, l’administration Diefenbaker adopte la Déclaration canadienne des droits, accorde le droit de vote aux Amérindiens, tient la ligne dure contre l’apartheid en Afrique du Sud ce qui participe à la faire exclure du Commonwealth of Nations. Elle nomme également la première femme à un poste ministériel ainsi que le premier Amérindien au Sénat. En poste, Diefenbaker est appelé à côtoyer Dwight D. Eisenhower, John F. Kennedy, Charles De Gaulle, Nikita Khrushchev et Mao Zedong, pour ne nommer que ceux-ci. Il perd le pouvoir en 1963 contre Lester B. Pearson et ses libéraux. John Diefenbaker meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 83 ans, le 16 août 1979.
En juin 1958, les jeunes éditeurs du journal reçoivent une lettre d’encouragement et de félicitations du bureau du premier ministre Diefenbaker les invitant à poursuivre leur bon travail journalistique et philanthropique.