Sid Stevens
1940-2025
En mémoire de notre cher cofondateur qui a voué sa vie à aider autrui.
Sid Stevens est décédé le 17 août 2025, entouré de ses proches, laissant derrière lui un riche héritage de générosité, de solidarité et d’engagement communautaire. C’est avec beaucoup de tristesse, mais aussi de fierté, que Jeunesse au soleil célèbre la mémoire de l’un de ses fondateurs, M. Sid Stevens.
Sid Stevens était très fier de ses sept décennies de service communautaire, sachant qu’il avait réalisé son rêve d’enfance de « faire une différence ».
D’innombrables Montréalais, passés et présents, lui sont reconnaissants pour son dévouement.
Les années formatrices
Sidney Stavidsky est né en 1940, de parents immigrants juifs, sur le Plateau Mont-Royal, près de la Main (boulevard Saint-Laurent). L’environnement multiculturel dans lequel il a grandi, où le sentiment de communauté est fort, a profondément marqué son rapport au monde, sa carrière et sa vie. Il a fréquenté l’école primaire Devonshire, l’école secondaire Baron Byng et l’Université Sir George Williams.
En 1954, Sid Stevens (13 ans) et un groupe d’amis, dont le regretté Earl De La Perralle (9 ans), fondent un club consacré aux sports et aux loisirs. Cet organisme deviendra Jeunesse au soleil. Soixante-dix ans plus tard, l’organisme vient en aide à quelque 30 000 Montréalais chaque année, en leur fournissant de la nourriture, des vêtements, de l’aide financière et des services d’urgence, ainsi que de nombreux programmes jeunesse.
L’aventure commence avec la création d’un journal appelé The Clark Street Sun; produit en seulement deux exemplaires manuscrits par publication, il est «loué» quelques jours aux familles du quartier pour la modique somme de deux cents, et les profits récoltés servent à acheter de l’équipement sportif et à organiser des activités sportives pour les enfants des quartiers défavorisés.
Service à la communauté
Tous reconnaissent le dévouement exceptionnel de Sid Stevens envers la jeunesse montréalaise. Tout au long de sa vie, il se consacre au travail communautaire par l’entremise de Jeunesse au soleil. Ayant grandi à Montréal, Sid Stevens connaît bien les difficultés auxquelles font face les jeunes Montréalais et propose des réponses concrètes pour leur venir en aide.
Sid Stevens est le président de la Fédération de basketball communautaire et il est à l’origine de la création de ligues pour les jeunes joueurs de basketball sur l’ensemble de l’île. De plus, il aide le Service de police de Montréal à mettre sur pied des sections jeunesse dans les postes de quartier 16 et 17 de l’ancienne CUM.
Il permet le resserrement des normes de sécurité dans les arénas, les parcs et les centres communautaires, et met en place des installations de premiers soins au lac des Castors, au parc du mont Royal. De plus, il milite en faveur de mises à niveau dans plusieurs parcs montréalais, comme le parc Jeanne-Mance, où des terrains de football et de tennis, ainsi qu’un passage pour piétons, sont ajoutés.
Il est également engagé dans divers projets d’échanges culturels étudiants entre pays, provinces et villes, qui laisseront une impression durable chez de nombreux Montréalais.
Au cours des années 1970, alors que les incendies criminels deviennent plus fréquents dans le quartier, Sid et ses collègues de Jeunesse au soleil, viennent en aide à un nombre croissant de victimes. Ils n’hésitent pas à « réquisitionner » des autobus municipaux pour offrir un refuge temporaire aux personnes sinistrées.
Le Montréalais
M. Stevens, élu au conseil municipal de Montréal en 1978, se distingue rapidement par son approche pragmatique des enjeux communautaires. Il gagne le respect et l’admiration de ses collègues conseillers et de la population en général pour son engagement dans la prévention du crime et pour ses autres initiatives communautaires.
Il établit la branche locale de l’Association canadienne d’échec au crime et il est nommé responsable de l’Opération Tandem, un projet de prévention du crime de plusieurs millions de dollars.
Après sa carrière en politique, Sid retourne à Jeunesse au soleil et se consacre entièrement à l’aide aux plus démunis de Montréal. Il croit fermement que c’est là qu’il peut avoir le plus grand impact.
Sous sa direction en tant que vice-président exécutif, Jeunesse au soleil continue d’innover.
En 1981, l’organisme met sur pied la première banque alimentaire du Québec – un nouveau concept à l’époque, importé de l’Alberta, qui permettait aux familles d’avoir accès à de la nourriture sans avoir à aller à la soupe populaire. Les années 90 voient également la création du programme médicaments, pour lequel Sid a été honoré par l’Ordre des psychologues du Québec.
Sous la gouverne de Sid Stevens, Jeunesse au soleil déploie d’importantes opérations de secours pour les victimes des inondations au Saguenay en 1996 et l’année suivante au Manitoba, ainsi que pour les personnes touchées par la tempête de verglas à Montréal en 1998.
Pour Sid, les personnes à mobilité réduite sont une priorité et il met en place le déploiement d’un service crucial de livraison à domicile.
La politique n’a jamais vraiment quitté Sid Stevens, puisque presque tous les premiers ministres fédéraux et provinciaux le rencontraient au moins une fois par année pour prendre le pouls de la communauté.
Distinctions
En 1968, les Chevaliers de Pythias lui décernent un prix pour son dévouement et pour sa contribution à la prévention de la délinquance juvénile. Le Club Rotary l’honore à son tour en 1979.
En 1986, le président du conseil des gouverneurs ainsi que le directeur général du Collège Dawson honorent Sid Stevens pour son leadership inspiré, sa compassion envers les personnes défavorisées, et sa contribution remarquable à la vie civile.
En 1989, il reçoit le Certificat du Mérite civique du ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté.
En 1992, la Faculté de commerce et d’administration de l’Université Concordia lui décerne un prix soulignant sa distinction professionnelle et ses services exceptionnels à la communauté.
Toujours en 1992, l’Association des médecins psychiatres du Québec le reconnaît pour son engagement social auprès de l’organisme Jeunesse au Soleil.
Cette année-là, le Conseil de la citoyenneté de Montréal lui remet le Certificat de citoyen exceptionnel en reconnaissance de ses services à la communauté et de son impact positif sur le bien-être de ses concitoyens et de l’humanité en général.
En 2002, l’Université McGill lui confère un doctorat honorifique en droit.
En 2010, sa contribution unique à la communauté est également reconnue dans le livre Honorable Menschen II de l’auteur Doreen Glazer.
En 2011, il est choisi par la Chambre de commerce du Grand Montréal comme Grand Montréalais de l’année dans le domaine social.
En 2017, les deux fondateurs de l’organisme Jeunesse au soleil, Sid Stevens et Earl De La Perralle, ont reçu le prix Sheila et Victor Goldbloom, qui reconnaît leur apport exceptionnel à la communauté anglophone.
En 2018, Sid Stevens est promu Commandeur de l’Ordre de Montréal en reconnaissance de son engagement envers la jeunesse montréalaise.
En 2022, Sid Stevens a reçu l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.
En 2024, il est invité à l’hôtel de ville de Montréal par la mairesse Valérie Plante pour célébrer le 70e anniversaire de l’organisme. Il a eu l’insigne honneur de signer le Livre d’or de la ville de Montréal.
